Ligne de Tir - Chapitre 10
Chapitre 10
Lorsque Cha Min-hyuk fit son apparition avec assurance, M. Kim ne put s’empêcher de trouver son ton désagréable, bien qu’il se força à sourire. Allongé dans son lit d’hôpital, le réalisateur Yoon expliqua qu’il avait réussi à obtenir l’accord du réalisateur Park Cheol-woo, un nom bien connu dans le milieu des drames historiques, après de nombreuses supplications, même si l’emploi du temps de ce dernier était si chargé qu’il était normalement impossible de le contacter. Il s’en vanta auprès de Cha Min-hyuk.
─ Nous sommes reconnaissants. Oh, Monsieur le Réalisateur, vous tombez bien. Le premier duel de Do-won va bientôt être filmé, pourriez-vous y jeter un œil ? Le réalisateur Yoon a mentionné que vous aviez un style un peu différent du sien
Cette phrase sous-entendait qu’ils voulaient évaluer les compétences et le jugement de Cha Min-hyuk. La tête de Cha Min-hyuk, qui était fixée sur Ryu Do-won, se tourna enfin. Il lâcha la main qu’il tenait depuis un moment, affichant une expression qui montrait qu’il n’avait rien à regretter. Ryu Do-won essuya discrètement la sueur de sa main humide dans son dos. Il avait serré bien des mains dans sa vie, mais aucune n’avait été aussi chaude que celle de cet homme. La chaleur qui émanait de lui lors de la poignée de main était impressionnante… La température de son corps était extrêmement élevée.
─ Vas-y.
La commande tomba avant même qu’il n’ait pu s’échapper de cette chaleur.
─ Ici, maintenant ? Cet endroit est trop vide. Il n’y a même pas de cascadeurs.”
M. Kim, surpris, posa la question, mais Cha Min-hyuk jeta un coup d’œil rapide autour de lui. Le parking, rempli de voitures mais vide de toute autre personne après que le personnel soit parti fumer, ne semblait pas poser de problème. Le sol était en terre, donc même s’ils tombaient, ils ne se blesseraient pas.
─ Alors quoi, on doit te dérouler le tapis rouge ? Quel est le problème ?
─ Vous pouvez aussi bien regarder lors de la répétition avec les caméras…
─ Je vais le faire.
Ryu Do-won, voyant l’embarras de M. Kim, lui fit un signe que tout allait bien, puis sortit une épée factice de son fourreau. Même si la lame semblait tranchante, ce n’était qu’un accessoire. Aux yeux de Cha Min-hyuk, cette épée n’était pas différente d’un jouet d’enfant. Il ne pouvait pas affronter quelqu’un avec un jouet. Cha Min-hyuk ramassa une longue branche qui traînait au sol. M. Kim regarda, stupéfait.
L’air insouciant de Ryu Do-won, que Cha Min-hyuk avait d’abord considéré comme une simple façade, laissa place à une détermination farouche, digne d’un chef de guerre. Cha Min-hyuk, lorsqu’il s’agissait d’une épée, devenait plus sérieux que quiconque.
─ Attendez un instant. Cela semble inapproprié… Je vais demander au département des accessoires de prêter une épée.
─ Montre-moi ce que tu sais faire.
Ignorant M. Kim, Cha Min-hyuk fit un signe du menton en direction de l’épée de Ryu Do-won. Ce dernier acquiesça et se mit en position. Dès ce moment, les yeux de Cha Min-hyuk se mirent à briller. Ryu Do-won s’élança, soulevant un nuage de poussière. Cha Min-hyuk, qui tenait la branche non pas dans sa main mais entre ses doigts comme une cigarette, fit face à la lame étincelante qui reflétait les rayons du soleil. Un sourire en coin apparut sur son visage.
─ C’est du grand n’importe quoi.
Un léger vent fit flotter les pans de la robe turquoise de Ryu Do-won comme des vagues ondulantes. Bien que la scène soit visuellement saisissante, aux yeux de Cha Min-hyuk, qui tenait une branche en ricanant, Ryu Do-won ressemblait à un novice trop attaché à l’apparence.
Normalement, c’était un moment où les épées s’entrechoquaient, produisant un son métallique. Ryu Do-won, qui avait affronté Cha Min-hyuk avec sa branche, se retrouva si près que leurs armes se croisaient. Un vent léger souffla, soulevant un peu de poussière.
Les yeux de Cha Min-hyuk, qui semblaient noirs lors de la poignée de main, avaient une teinte rougeâtre à cette distance rapprochée. Même si Ryu Do-won exécutait ses mouvements avec la même précision qu’à l’entraînement, la simple branche de Cha Min-hyuk paraissait avoir une force immense. Dans cette position, il était impossible pour Ryu Do-won de bouger.
Alors qu’il tentait de résister, ses bras commencèrent à trembler légèrement. Voyant cela, Cha Min-hyuk, d’un air désapprobateur, demanda :
─ Ton but, c’est d’avoir l’air élégant ?
─ …
─ Alors, tu devrais tenir un miroir plutôt qu’une épée.
─ …
Si Cha Min-hyuk s’était moqué de lui, cela aurait peut-être été insultant. Mais Ryu Do-won fut projeté au sol par la légère poussée de Cha Min-hyuk. M. Kim, paniqué, se précipita vers lui pour l’aider à se relever.
─ Tu ne sais même pas utiliser ton corps correctement. Éliminé.
Cha Min-hyuk, en voyant Ryu Do-won étendu au sol, fit un geste de la main comme s’il tranchait une gorge et se retourna pour partir. Heureusement, il n’était pas tombé sous le charme du visage de Ryu Do-won. Si ce dernier avait aussi bien manié l’épée, il aurait pu décider de l’enlever pour en faire un véritable guerrier plutôt que de le laisser être acteur.
Mais… il n’en était pas encore au point de vouloir s’enfuir loin de lui.
─ Hé ! Réalisateur Park ! Il y a des limites à l’impolitesse !
─ Oh, oui~ Bonne chance pour le film~ Que ce soit un succès~
Cha Min-hyuk s’éloigna, en claquant sa langue contre son palais, comme pour marquer le temps. Tac, tac, tac.
─ Alors, le réalisateur pourrait vous réapprendre, n’est-ce pas ?
Sa veste fut de nouveau attrapée. Le timing était parfait. Cha Min-hyuk se retourna avec un sourire, comme s’il n’attendait que cette phrase. Ryu Do-won, dont la robe turquoise était désormais couverte de poussière, était déjà juste devant lui. Dans ses yeux brillait une ferme résolution.
Ah. Ce regard me plaît. Plein de volonté d’apprendre.
─ Vraiment ?
─ Oui. Aidez-moi, je veux bien faire.
Cha Min-hyuk prit délibérément son temps avant de claquer de nouveau sa langue.
─ C’est étrange. Pourquoi ça ne sonne pas comme un mensonge ?
Ryu Do-won secoua la tête. Il aurait pu réagir vivement à cette insinuation, mais il resta calme.
─ Ce n’est pas un mensonge.
─ Tu n’es pas juste vexé d’avoir perdu contre moi ?
On dit de tester même les ponts solides. Cha Min-hyuk continua de sonder, mais Ryu Do-won baissa les yeux. Cha Min-hyuk fit de même, son regard se posant sur ses chaussures.
─ Il n’y a rien à gagner ou perdre dans ce test.
Vraiment ?
─ Sinon, dois-je donner une autre signification à ce test ?
Ryu Do-won releva la tête en posant cette question. Cha Min-hyuk fit de même. La sérénité de l’un et l’assurance de l’autre se confrontaient dans les airs.
C’est à ce moment que Cha Min-hyuk se fit une opinion sur Ryu Do-won. Il se disait qu’il ferait du bon travail. Exprimer ses intentions sans provoquer l’autre émotionnellement est une tâche difficile, même si cela semble simple. Ryu Do-won avait une solide fondation. Même s’il ne voulait pas l’admettre, la situation devenait intéressante.
─ Il n’y a pas de signification. Ce n’est rien d’autre que ça.
─ Alors, apprenez-moi. Ce projet est important pour moi.
Son caractère est calme, son ton est doux, mais cette douceur repose sur une base de tranquillité qui la rend loin d’être insignifiante. Plutôt que d’éviter de dire ce qu’il veut, il choisit de persuader calmement l’autre. Sans ajout de flatteries inutiles. Si Ryu Do-won descendait aux enfers, il calmerait même les oiseaux rouges qui s’agitent au ciel.
Ryu Do-won lui plaisait, mais quelque chose lui disait que ça allait mal tourner. Peu importe, si ça doit mal tourner, tant pis. Sa conclusion était aussi simple que cela, alors qu’il inclinait légèrement la tête. Peu importe que la situation soit intéressante, il était irrité. Pourquoi aimer quelqu’un qu’il n’allait même pas emmener comme guerrier ? Mais une fois de plus, Cha Min-hyuk décida d’ignorer son intuition et fit un geste à Ryu Do-won.
─ Donne-moi ton téléphone.
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Trad : Aiko ⁺˚*・༓