Ligne de Tir - Chapitre 13
Chapitre 13
─ Sunbeom, arrête de résister. Chef, alors, est-ce que je dois juste rester ici jusqu’à ce que tu cries “Coupez”, et à ce moment-là, je me déplace vite de ce côté et je fais semblant de m’effondrer, c’est ça ?
─ Oui. Toi, vraiment, parce que t’es tellement proche de moi, tu réfléchis vite. Hein ?
─ Hé, c’est parce que j’ai passé des années à tes côtés. Même pendant la guerre du roi, je t’ai aidé à bloquer plusieurs portails, tu vois. On a de la loyauté.
Où ont-ils trouvé ce trépied ? Et même cette caméra stabilisée, avec la lumière rouge allumée. Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Les pupilles de Kim Seokho tremblaient violemment.
─ Non, mais sérieusement, je trouve que ça n’a pas de sens. Pourquoi on se mêle des affaires humaines ?
─ Hé, fermez-lui la gueule à ce type.
─ Sunbeom, viens ici. Le chef a dit de lui fermer la bouche.
─ Ubbub ! Bbbub !
Avec sa main aussi large qu’un couvercle de marmite, Seong Jaegyun bâillonna Sunbeom, le plus jeune guerrier, qui se débattait pour qu’on le lâche. En regardant de plus près, ces guerriers ne tenaient même pas leurs propres épées, mais des jouets en plastique achetés dans un magasin. Le genre de jouet pour enfants. Comment est-ce possible qu’ils soient en train de planifier une chorégraphie d’escrime avec ça ? Ce serait plus logique de penser que mes yeux me trompent.
─ Général Cha… Qu’est-ce que tu fais…?
La voix qui posait la question tremblait légèrement. Cha Minhyuk, les mains sur les hanches comme un réalisateur, observait un tableau blanc. Il essuyait rapidement les dessins avec sa paume, n’ayant même pas de gomme, et ouvrait le bouchon du marqueur. Sa paume gauche était toute noire, signe qu’il avait dû effacer et redessiner de nombreuses fois. Il était tellement absorbé qu’il n’entendit même pas l’appel de Kim Seokho, trop occupé à faire des ajustements en permanence. Parfois, on pouvait l’entendre murmurer :
─ Merde, comment je peux savoir si ça va bien rendre si je ne l’ai jamais fait avant ?
Mais pourquoi tu dessines des plans ? Pourquoi tu impliques des guerriers ? Pour quoi faire ?
─ Oh ! Mais n’est-ce pas le chef des stratèges !
Seong Jaegyun, qui tenait toujours Sunbeom par la bouche, s’exclama joyeusement. Apparemment satisfait du plan qu’il venait de finaliser, Cha Minhyuk ferma le capuchon du marqueur et se retourna.
─ C’est encore mieux de te voir sur la terre ferme !
─ Pfou, pfiou ! Ah, adjoint, votre main est trop serrée. Bonjour, chef des stratèges !
Le plus jeune, Kwon Sunbeom, s’inclina respectueusement. Pris au dépourvu, Kim Seokho s’inclina également, tout en jetant un regard désespéré à Cha Minhyuk, qui semblait si fier.
─ Général Cha. Il me faut une explication.
─ Oh, ça ? Haha. En fait, le chef, c’est-à-dire moi, a un humain à surveiller, et apparemment, il est acteur. Mais cette fois, on doit s’impliquer directement dans une scène de combat et créer quelque chose de spectaculaire, donc on suit le plan.
─ … Quoi ?
Bien qu’il ait demandé des explications à Cha Minhyuk, c’est le bavard Seong Jaegyun qui fournit une réponse encore plus détaillée que ce que Kim Seokho attendait.
─ Hahaha. Vous savez bien, chef des stratèges, qu’on est des gens qui ne font rien à moitié. Alors, même le chef se casse la tête là-dessus. C’est dur pour lui d’utiliser son cerveau, vu qu’il n’en a pas l’habitude.
─ Attendez une seconde.
D’après ce que dit Seong Jaegyun, cela semble être une affaire qui concerne les morts. Mais attends un peu. Kim Seokho et Lee Jungyoon avaient seulement demandé à Cha Minhyuk de protéger Ryu Dowon et de l’escorter en toute sécurité jusqu’au royaume des morts, pas de se mêler de son travail d’acteur. Pourquoi diable êtes-vous en train de tourner une scène de combat ? Vous êtes des guerriers de premier rang du royaume des morts, pas des acteurs. C’était l’un des moments les plus confus de sa vie.
Mais Cha Minhyuk, sans se soucier de tout cela, pointa le bout de son marqueur vers Kim Seokho comme pour lui dire « Tu as entendu ? ».
─ Hé. Justement, on a besoin d’une personne de plus. Toi, le tas de muscles, pose ça et viens. Tu seras parfait pour jouer le rôle d’un gars qui n’a jamais tenu une épée de sa vie.
─ ……
─ Pourquoi tu ne dis rien ? Que tu le veuilles ou non, tu participes. Il n’y a personne d’aussi lent que toi.
─ Exactement. Moi, je suis bien trop agile pour ce rôle.
Kim Seokho voulait bâillonner Kwon Sunbeom, qui ne faisait qu’approuver tout ce qu’on disait. Il n’avait jamais été aussi abasourdi de toute sa vie. Seong Jaegyun lui vola presque des mains le procès-verbal qu’il tenait, le déposant soigneusement près d’une fontaine tout en affichant un sourire éclatant. Traîné par Seong Jaegyun, Kim Seokho se retrouva à recevoir des instructions sur comment jouer un rôle de guerrier, alors qu’il n’arrivait pas à comprendre pourquoi Cha Minhyuk s’impliquait autant dans la vie de Ryu Dowon. Ça lui donnait un mal de tête insupportable.
La vieille caméra de Cha Minhyuk, aussi dépassée que son téléphone, enregistrait même ces scènes. Après plusieurs répétitions, Cha Minhyuk jeta un foulard qu’il avait on ne sait où. Il disait qu’il allait personnellement remettre la cassette à Ryu Dowon, et qu’il ne fallait donc pas que les visages des guerriers apparaissent.
Même dans cette situation, ils veillaient à respecter certaines règles. Les guerriers, tout excités, couvraient leurs visages sous les yeux, en s’amusant à manier leurs épées-jouets avec élégance, comme s’ils étaient sur un vrai plateau de tournage.
─ Général Cha… Si le directeur découvre ça, qu’est-ce que tu vas faire ?
─ Si quelqu’un doit mourir, ce sera moi. Toi, tu risques rien, non ?
─ Je m’inquiète vraiment, tu sais.
─ Hé. Techniquement, tu es complice aussi. Allez, couvre ton visage. Vite.
─ Le directeur arrive bientôt… Vraiment bientôt…
─ Oh, merde. Tu veux que tout échoue ? Bouge-toi.
Ne voyant pas d’autre solution, Kim Seokho attacha rapidement un foulard sous ses yeux et traîna des pieds jusqu’à la place qui lui avait été assignée. En face, les yeux scintillants de Seong Jaegyun, totalement plongé dans son rôle, brillaient d’une lueur un peu folle. Pas étonnant qu’il soit si proche de Cha Minhyuk. Rien qu’à ses yeux, on voyait qu’il avait un grain.
─ On tourne. Un, deux, trois !
La voix de Cha Minhyuk résonna à travers la montagne Mu. Kim Seokho, tout en se plaignant intérieurement, leva son épée-jouet et courut. Bien sûr, Kim Seokho, malgré tout, aimait bien accomplir ses tâches à fond.
Tout le monde, complètement absorbé, courait dans tous les sens. Les pétales de cerisier tombant rendaient la scène presque poétique, mais ils étaient si concentrés qu’ils ne se rendirent même pas compte que la batterie de la caméra était à plat.
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Ryu Dowon, vêtu d’un survêtement, descendit dans le parking souterrain et remarqua que le van était toujours là. Le manager Kim, qui semblait l’attendre tout ce temps, klaxonna légèrement.
─ Dowon, monte.
Il semblait considérer Ryu Dowon comme un enfant qu’on ne pouvait laisser seul. Ryu Dowon pressa la clé de sa voiture, et les phares de sa voiture, garée juste à côté du van, clignotèrent. Voyant qu’il ne comptait pas monter dans le van et qu’il s’apprêtait à partir, le manager Kim descendit rapidement de son véhicule.
─ Tu vas où ? Je t’emmène.
─ Non, je vais à l’hôtel.
─ C’est quoi cette histoire, si soudaine ?
Voyant que le manager Kim semblait préoccupé par quelque chose, Ryu Dowon mit fin à la conversation et monta dans sa voiture. Le manager Kim le suivit et monta côté passager.
─ Descends.
Ryu Dowon s’appuya contre le volant et fixa le manager Kim du regard. Kim, habitué à gérer des stars capricieuses, ne prêta pas attention à l’avertissement et se contenta de lui montrer son téléphone.
─ Hein. T’as vu ça ?
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Trad : Aiko ⁺˚*・༓